Résumé
La crise économique entraînée par la COVID-19 a frappé plus durement les femmes que les hommes, et ce, dans de nombreux pays. On pourrait raisonnablement en déduire qu’il est nécessaire de les privilégier dans le cadre de la politique de relance. Une ambitieuse stratégie de développement des services publics et associatifs serait une manière d’y parvenir. On agirait ainsi sur les causes de la division du travail entre les sexes dans la société, la « division sexuelle du travail ». Le financement d’une telle stratégie requiert une hausse substantielle des transferts fédéraux. Mais si le Québec disposait de l’ensemble des leviers économiques, la réalisation de ce chantier serait grandement facilitée et la cause des femmes serait mieux servie. Ce constat converge avec les analyses développées dans l’ouvrage intitulé « Un Québec-pays. Le OUI des femmes », qui a été réalisé par le Réseau des citoyennes pour l’indépendance (RéCI) et publié, en 2018, aux Éditions du remue-ménage.
Note biographique
Sylvie Morel est économiste et professeure titulaire au Département des relations industrielles de l’Université Laval. Ses enseignements et ses recherches portent essentiellement sur les politiques publiques de l’emploi, la sécurité sociale et la théorie économique (l’économie institutionnaliste commonsienne et l’économie féministe). Elle a collaboré à plusieurs réseaux de recherche féministes, en lien, notamment, avec les groupes de femmes et est actuellement membre du Réseau québécois en études féministes (RéQEF). Signataire du Manifeste pour un Québec solidaire (2005), elle a cofondé le site Économie autrement, dédié à la promotion de l’économie hétérodoxe. Elle a aussi siégé au comité de direction du Centre d’étude sur la pauvreté et l’exclusion (CEPE) et milité au RéCI, l’un des comités des Organisations unies pour l’indépendance (OUI Québec).